Le coworking, ces espaces de travail partagés où freelances, entrepreneurs et salariés d’entreprises diverses se côtoient, est en plein essor depuis quelques années. Face à cette nouvelle manière de travailler, le marché immobilier commercial doit s’adapter pour répondre aux besoins des acteurs du coworking. Quels sont les impacts de ce phénomène sur le marché et comment les professionnels de l’immobilier s’adaptent-ils ? Zoom sur une révolution en marche.
Un engouement croissant pour le coworking
Le coworking a séduit par sa souplesse, son accessibilité et la possibilité qu’il offre de créer des synergies entre les différents utilisateurs. Selon une étude réalisée par JLL, la demande pour ces espaces a augmenté de 13 % entre 2017 et 2018 au niveau mondial. En France, on compte désormais près de 2 000 espaces dédiés au coworking, soit une progression de 50 % en un an.
Les géants du secteur tels que WeWork, Regus ou The Bureaux ont largement contribué à populariser ce concept, qui attire désormais les grandes entreprises souhaitant offrir à leurs employés des environnements de travail flexibles et stimulants. Ainsi, selon le cabinet d’études Xerfi, près d’un tiers des espaces de coworking sont occupés par des salariés d’entreprises.
Des conséquences sur le marché immobilier commercial
Face à cette demande croissante, le marché immobilier commercial doit s’adapter. Les acteurs traditionnels du secteur tels que les foncières, les investisseurs et les développeurs sont confrontés à de nouveaux enjeux pour répondre aux besoins des professionnels du coworking.
Tout d’abord, la location d’espaces de travail partagés a pour conséquence directe une baisse de la demande pour les bureaux classiques. Les entreprises se tournent vers des solutions plus flexibles et moins coûteuses que la location ou l’achat d’un local dédié. Ainsi, selon une étude menée par Knight Frank, la demande placée de bureaux traditionnels a diminué de 17 % entre 2017 et 2018 en Île-de-France.
De plus, le coworking entraîne une modification des critères recherchés par les entreprises dans les locaux qu’elles occupent. Les espaces de travail doivent être modulables, offrir des services annexes (restauration, salles de réunion, etc.) et être situés dans des zones attractives en termes de transports et de commerces.
Une adaptation des acteurs de l’immobilier commercial
Pour répondre à ces nouveaux défis, les professionnels de l’immobilier commercial doivent repenser leur offre. Ainsi, on assiste à une montée en gamme des immeubles proposés : rénovation énergétique, aménagement d’espaces verts et création de lieux conviviaux sont au cœur des préoccupations des investisseurs et promoteurs.
Certains acteurs traditionnels du marché se positionnent également directement sur le créneau du coworking en créant leurs propres marques dédiées. C’est le cas de la foncière Gecina, qui a lancé en 2017 sa marque YouFirst, ou encore de BNP Paribas Real Estate, qui a développé ses espaces Hub&Work.
Enfin, le développement du coworking incite les professionnels de l’immobilier à repenser leur modèle économique. La location d’espaces partagés génère en effet des revenus plus stables et prévisibles que la location classique, puisqu’elle repose sur des contrats de longue durée avec les opérateurs. De plus, les loyers sont généralement plus élevés pour les espaces de coworking que pour les bureaux traditionnels.
Le coworking, vecteur d’innovation et d’évolution pour le marché immobilier
Le phénomène du coworking pousse donc le marché immobilier commercial à innover et à évoluer pour répondre aux attentes des entreprises et des travailleurs indépendants. Les professionnels doivent proposer des offres adaptées à ces nouveaux besoins : flexibilité, services annexes et localisation stratégique sont autant d’éléments clés pour séduire cette nouvelle clientèle.
Cette révolution en marche est également bénéfique pour l’environnement urbain : elle favorise la réhabilitation d’immeubles anciens et la création de quartiers mixtes, où travail, commerces et loisirs se côtoient.
Le coworking semble donc bien parti pour continuer à bousculer le marché immobilier commercial, qui doit s’adapter pour tirer profit de cette tendance et offrir des solutions innovantes aux entreprises et aux travailleurs du 21e siècle.